LA VEILLE DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES DE 2020 EN REPUBLIQUE DE GUINEE

Un tournant de violences symboliques exacerbées par l’ethno-stratégie.

Quand les acteurs politiques manquent d’arguments pour attirer les électeurs ils font de l'ethnie leur hargne de bataille.

Des politiciens en manque de projets de développement et programmes de sociétés ne doivent avoir aucune crédibilité aux yeux des électeurs avertis.

C’est vrai que tout le monde condamne aujourd’hui les violences visibles en Guinée.  Mais comment voulez-vous que la campagne ne soit pas émaillée de violences alors que les discours de diversion sortent des bouches en longueur de journée et que bon nombre sont ceux qui s’en réjouissent?

C’est quoi la violence d’abord?

La violence peut se définir comme l’utilisation de force ou de pouvoir, physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d'éléments naturels.

Sociologiquement, la violence peut être observée comme l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l'encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d'entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès.

La violence est observable chez les humains comme chez les animaux, ce qui indique sa signification évolutive et biologique.

Pour mieux aborder cette  problématique, il conviendrait de poser certaines questions:

La violence en République de Guinée est-elle inévitable en période électorale?

Les personnes sont-elles destinées à s'engager dans un conflit violent au niveau individuel et/ou collectif, ou peut-on imaginer une élection non violente en Guinée?

Comment pouvons-nous créer quelque chose qui puisse renforcer la cohésion sociale en période électorale en Guinée?

Poser de telles questions, c’est aborder, en toile de fond, la problématique du construit social qui caractérise le mode fonctionnement des relations humaines et intercommunautaires dans le pays. C’est également accorder une extension au concept de cohésion sociale en l’élargissant à toute instance sociale, permettant à un individu ou à un groupe d’individus les possibilités de vivre de façon décente dans une relative autonomie.

Selon les régimes, l’Etat est largement l’organe de veille ou alors il joue essentiellement le rôle de régulateur en accentuant ses efforts de gouvernance à la création d’opportunités d’épanouissement dans la sphère sociale unifiée.

À ce propos, si l'être humain a ses besoins primaires comblés (nourriture, sommeil, abris...) et que la société dans laquelle il vit a une politique cadrante et bienveillante évitant les injustices et misant sur la communication bienveillante et l'équité ainsi que la culture, il n'y a pas de raison que la violence soit un passage obligé. Au contraire, on peut arriver à une population qui va vers la bienveillance généralisée, à condition qu'on mette en avant le bien commun/collectif.

Ainsi, une société où les besoins primaires ne sont pas comblés pour tous, où il n'y a pas d'équité, où l'éducation à la bienveillance n'est pas une priorité, où il n'y a pas assez de cadres structurants, où chacun voit d'abord son intérêt avant de voir l'intérêt commun, c'est une société où la violence ne peut que augmenter et devenir peu à peu ingérable.

Alors, pour vaincre ce fléau qui déchire l’unité de la nation guinéenne, nous proposons aux autorités une réforme structurelle et institutionnelle et aux populations un éveil de conscience, un engagement, un dynamisme, un leadership et, bref un activisme.

Vive la solidarité nationale!

Que Dieu bénisse les guinéens et que Dieu bénisse la République de Guinée!